Autour de Chiang Mai en Thaïlande, plusieurs fermes proposent des missions de volontariat et notre choix s’est porté sur la Happy Healing Home dont l’annonce nous a paru plutôt inspirante. Après 3 heures de voyage dans un « yellow bus », nous voici arrivés au milieu de champs et vallées aux couleurs accueillantes. L’atmosphère est paisible…
Nous rencontrons 2 volontaires et Pinan Tea arrive pour nous offrir un thé et des bananes. Elle nous dirige ensuite vers la petite hutte en bamboo qui sera notre humble demeure pour les 10 jours à venir. Très très rudimentaire… On se dit « bon ça va être roots mais on se donne 3 jours pour voir si on reste ou pas ». Les sanitaires sont à l’extérieur et ce sera un simple filet d’eau froide qui nous servira de douche.. et pour dormir 2 petits matelas et une moustiquaire feront l’affaire. Nous faisons ensuite connaissance avec Pinan Jim, mari de Pinan Tea et maître des lieux. Ici, tout le monde s’appelle « Pinan » avant le prénom. Cela fait partie de la culture de cette ethnie, les Lanna, qui était autrefois un royaume. Cela signifie « celui qui cherche à se connaître lui-même ». Nous serons donc ici Pinan Seb et Pinan Cécile.
Concernant le volontariat, quelques heures de travail par jour sont requises pour aider à la cuisine, couper de l’herbe pour nourrir les buffles, planter des arbres… Mais l’expérience se joue surtout au niveau intérieur. En effet, Pinan Jim est un maître de sagesse au-delà de ses multiples connaissances et savoir-faire qu’il nous partage chaque jour. Maître yogi, grand méditant, musicien accompli, grand connaisseur des plantes médicinales, ancien moine bouddhiste durant 16 ans, entraîneur de coqs, survivaliste durant 2 ans en forêt, praticien du tai-chi et de la boxe chinoise.. et tout ce qu’on ne sait pas.. On a l’impression qu’il nous faudrait 5 vies pour réaliser tout ce qu’il a fait en une.
Il est avant tout un maître du corps et de l’esprit et nous donnera des clés pour aller dans cette voie de libération qui prend du temps et ne peut se faire que petit à petit. Le pouvoir du moment présent prend tout son sens ici. Nous pratiquons chaque jour des exercices de yoga ainsi que le karma-yoga qui consiste à faire des choses pour les autres et pour les animaux (service désintéressé). Par exemple, quand on plante un bananier c’est pour que dans le futur, la famille et les volontaires puissent manger ses fruits. Ou quand on moud le café, c’est pour que les autres puissent en profiter le lendemain matin. On a particulièrement aimé cette activité du café qui est bien loin de la manière occidentale de juste appuyer sur un bouton. Ben oui on a pas le temps ! Ici, le café pousse dans le champs d’à côté, il est récolté, trié et torréfié à la main, et le vieux moulin tourne tous les jours.
On a aussi passé beaucoup de temps à la cuisine pour préparer de bons petits plats. Les repas ont aussi leurs règles Lanna : une petite prière avant de manger, on ne parle pas trop, tous les plats sont disposés sur la table appelée « montagne » avec au centre le sticky rice que Cécile a appris à préparer. On se sert ce riz gluant avec les doigts mais les plats à la cuillère, bouchée par bouchée. Le soir on pouvait poser des questions, écouter Pinan Jim jouer des chansons traditionnelles, faire du yoga… Ce serait difficile de tout raconter mais ce séjour nous a fait le plus grand bien malgré les conditions rudimentaires qu’on oublie quand on se sent en paix et en accord avec la nature.
On avait déjà envie d’une vie simple à la campagne mais là on en a compris le sens et ressenti la joie de vivre en local, de se débrouiller au quot
idien avec ce qui nous entoure, d’utiliser les plantes selon leurs bienfaits (apports de protéines, confection de savon, cicatrisation…) Ici rien d’industriel. La nature est là et offre ses cadeaux. Cette expérience restera gravée en nous et les graines plantées pousseront si nous continuons à les nourrir. Nous remercions chaleureusement Pinan Jim et Pinan Tea qui nous ont accueillis et appris tant de choses. Finalement ici, ni plages, ni cocotiers, ni confort… mais tout ce qu’il faut pour ÊTRE heureux, simplement.
“Celui qui est le maître de lui-même est plus grand que celui qui est le maître du monde.” Bouddha
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COMBAT DE COQS
A l’époque du Royaume Lanna, si le souverain d’une région mourait et qu’il n’avait pas de descendant, les pays voisins voulaient s’approprier la terre vacante. Pour cela, au lieu d’envoyer des troupes se battre et que beaucoup de gens meurent, chaque pays avait entraîné ses 10 coqs et les faisaient se battre pour déterminer qui gagnerait la terre. Ainsi pas de pertes humaines.
Aujourd’hui cette région est pacifiée mais la tradition est restée pour maintenir la culture. Les combats de coqs paraissent violents mais en connaissant leur histoire, cela prend un tout autre sens. Nous devons accepter la culture de chacun et la respecter.
Je trouve que c’est une grande leçon pour nos pays occidentaux qui se croient toujours plus évolués et qui ont utilisé les hommes pour en faire de la chair à canon. Certes, le combat de coqs est une façon de faire qui peut paraître naïve au premier abord, mais je trouve qu’elle est pleine de sagesse. Je suis contre la maltraitance des animaux mais cela me semble plus intelligent de perdre 10 coqs que des centaines de milliers d’êtres humains…